Le terrain, situé à l’extrémité Est de la zone de KERANDON constitue une limite naturelle et géographique entre la zone d’activités de l’écoparc du Rhun et les réalisations récentes de logements.
Il est ceinturé de talus arborés et d’un chemin piéton sur toute sa périphérie, formant une sorte d’écran opaque. Depuis le chemin qui le ceinture, en contrebas du talus, il est également difficile de percevoir cet intérieur. Sa géographie et sa topologie ne sont donc perceptibles qu’une fois franchie la limite physique du chemin piéton. Il présente également une forte déclivité Nord/Sud de l’ordre de 8 mètres.
Nous avons voulu intégrer son aspect isolé et très boisé dans ce projet, qui viendrait s’installer dans cet écrin de manière à contraster avec la nature et à constituer un révélateur de cette géographie. Révélateur d’un cadre naturel privilégié, révélateur d’une topographie forte.
L’implantation qui nous a paru la plus logique a été de placer les masses bâties perpendiculairement à la pente. En travaillant sur la largeur de la parcelle, nous proposons de rediviser cet espace en trois placettes formant des plateaux successifs. De ce fait, la perception depuis l’accès au site et le long du chemin piéton sera celle des pignons des bâtiments, et sont créés un rythme et l’opportunité de jouer avec la pente.
En effet, d’un plateau à l’autre, en respectant la pente naturelle, naît un décalage d’un niveau d’un bâtiment à l’autre. Ainsi, depuis chaque placette, l’espace urbain créé est asymétrique, donc plus dynamique, et la hauteur de plus de la moitié du bâti visible environnant est réduite d’un niveau.
Ce jeu de pente permet également de favoriser les vues lointaines depuis les derniers niveaux.
Entre ces éléments créés, sont placées deux maisons en bandes à R+1, qui viennent s’aligner avec l’acrotère du bâtiment collectif de l’ensemble suivant. On trouve ainsi un élément de liaison des gabarits et par ailleurs on vient donner à cette perspective un fond à l’échelle domestique, réduisant l’effet de profondeur des bâtiments collectifs.
La volumétrie de chaque bâtiment collectif est travaillée selon 9 registres :
Un bas, un milieu, un haut
Un devant, un milieu, un arrière
Un avant, un milieu, un dos
Ce travail plastique et formel est ce qui nous sépare des barres des années 1950/60, qui n’avaient pas intégré cette réflexion.
Il permet d’une part une animation des volumes, et surtout que chacun puisse identifier son logement, ne pas se sentir anonyme et dire « j’habite ici ». Il résoud ainsi la question du statut.